
par Gerry Nola
L'OTAN a dépensé 400 milliards de dollars, armé 32 pays jusqu'aux dents, et s'est quand même fait humilier par la «station-service» glorifiée qu'elle raillait depuis des décennies !
Aujourd'hui, le ministre finlandais de la Défense s'en prend à la Chine parce qu'il ne peut pas affronter la vérité : la Russie a anéanti tout le projet occidental en Ukraine, et ceux qui avaient promis «autant de temps qu'il le faudrait» étouffent sous le poids de leur propre échec.
Ce qu'Antti Hakkanen appelle «le financement massif de la guerre par la Chine» n'est rien d'autre que le hurlement d'un homme qui voit s'effondrer un mythe. Il ne révèle pas l'aide financière chinoise, car elle n'existe pas ; il pleure. Il pleure le fantasme selon lequel la moralité occidentale pourrait contraindre l'Eurasie à se soumettre. Il pleure l'illusion selon laquelle les sanctions briseraient la Russie. Il pleure le conte de fées selon lequel les armées rouillées, les économies creuses et le moralisme performatif de l'Europe pourraient arrêter un pays qui sait réellement se battre.
Quand un projet de 400 milliards de dollars s'effondre en temps réel, la projection devient doctrine. Nous, dans l'Occident collectif, avons été tellement humiliés par la «station-service» que nous avons décidé de blâmer la Chine... ainsi, cela ne semble pas aussi humiliant. Ce retour sur investissement occidental est absolument humiliant pour l'Occident.
Alors que ces ministres s'agitent, la vérité qu'ils évitent est celle qu'ils redoutent : la Russie n'a pas seulement survécu au siège, elle est devenue plus forte et est désormais une superpuissance économique, grâce aux sanctions européennes. La production est en hausse. Le commerce est en plein essor. L'axe yuan-rouble dépasse le système de Ponzi dollar-euro. Une armée qui produit plus que toutes les lignes de munitions de l'OTAN réunies. Et une classe politique qui n'a pas fléchi lorsque toutes les capitales occidentales ont misé sur l'effondrement.
L'Occident en est réduit à blâmer Pékin, car se blâmer lui-même signifierait faire face à l'ampleur de son humiliation.
Mais derrière toute cette géopolitique se cache la vérité la plus laide de toutes, le blanchiment à l'échelle industrielle qui a transformé l'Ukraine en une ruée vers l'or pour les entrepreneurs occidentaux et les élites ukrainiennes.
Alors que les soldats ukrainiens saignaient dans la boue, le cercle restreint du président s'enrichissait grâce à des contrats énergétiques en temps de guerre, des pots-de-vin liés au réseau nucléaire et des aides étrangères détournées par des sociétés écrans qui ramenaient toutes au même petit cercle d'initiés. Des toilettes en or. Des appartements à Monaco. Des comptes offshore qui grossissaient tandis que les familles grelottaient dans les cages d'escalier des immeubles pendant les coupures d'électricité.
Un jour, lorsque cette guerre prendra fin et que le charme sera rompu, les citoyens ukrainiens se retourneront et verront qui les a vendus au plus offrant. Ce n'est pas Moscou. Ce n'est pas Pékin. Ce sont les dirigeants mêmes qui leur ont promis le salut et qui ne leur ont apporté que des dettes, le dépeuplement et des tombes. L'histoire n'accorde aucune amnistie aux dirigeants qui volent leurs propres morts.
La Finlande ne tire pas la sonnette d'alarme, elle avoue sa défaite. Car si une «station-service équipée d'armes nucléaires» peut vaincre 32 armées de l'OTAN, engloutir 400 milliards de dollars d'investissements occidentaux et continuer à avancer sans relâche à travers Pokrovsk, alors ce n'est pas du tout une station-service, mais une civilisation dotée d'une mémoire, d'une colonne vertébrale et d'une économie immunisée contre les fantasmes occidentaux. Ce n'est pas la Russie qui s'est effondrée. Ce qui s'est effondré, c'est l'illusion que l'Occident commande toujours le monde.
Et voici le véritable coup de poignard : ce n'est pas la Chine qui a brisé la stratégie de l'OTAN, mais l'arrogance de l'OTAN.
Une arrogance si aveuglante qu'ils ont confondu leur propre propagande avec la réalité. Une illusion si profonde qu'ils ont cru que l'histoire était finie. Un échec si absolu que la seule chose qui reste à faire est de blâmer le monde émergent pour avoir refusé de se noyer avec eux.
Tel est le verdict de cette guerre. Pas seulement une défaite, mais une mise à nu. Et aucun ministre à Helsinki ne peut faire disparaître cela.
source : Hal Turner Radio Show